J’ai lu « Forêt de Fontainebleau » de Gaston Bonnier.

Gaston Bonnier était un botaniste français, né en 1853. Chercheur, il a ouvert de nombreuses voies de recherche dans des domaines aussi variés que la systématique, la biogéographie, l’écologie et la physiologie végétales. Il est connu également pour ses travaux sur l’apiculture. Parmi ses nombreuses publications, on trouve ce recueil « Forêt de Fontainebleau » de Gaston Bonnier sur la forêt de Fontainebleau naturellement !


Histoire géologique en forêt de Fontainebleau

A la vue de la nature si spéciale des formations de sables et de rochers, à l’examen des terrains qui sont à leur base ainsi que des terrains qui sont parfois restés au dessus et qui constituent ce qu’on nomme dans le pays les monts ( Mont-Aigu, le Mont-Pierreux, le Mont-de-Fays, etc.), la question toute naturelle qui se pose, c’est de chercher comment se sont produites ces épaisses couches successives du sol. Je ne remonterai pas pour cela au Déluge… mais bien avant.

Si l’on veut se rendre compte de la nature de ces terrains, il faut interroger la Géologie, lui demander ce qui s’est passé en ce point du globe pendant l’histoire de notre planète ou du moins pendant les périodes géologiques qui y ont laissé la trace de leur existence.

Ainsi, peut-être, pourrons nous comprendre comment s’est formé le relief de la forêt, avec ses monts, ses vallées et ses bandes sableuses ou rocheuses.
En lisant tout ce qui a été publié sur la géologie de la région, depuis Georges Cuvier et Brongniart jusqu’au travail spécial du Commandant Barré, paru en 1902, on s’aperçoit, comme en bien d’autres cas, à quel point la Géologie est une science pleine de jeunesse, une science qui évolue, et dont les hypothèses se renouvellent en se succédant rapidement, les plus récentes détruisant à fond celles qui étaient émises auparavant. Pour plus de sûreté, j’ai consulté les Maîtres actuels de la Géologie et j’ai appris alors, à ma grande stupéfaction, que l’origine du terrain principal de la forêt, celle des « rochers de Fontainebleau » est l’une des questions les plus obscures, les plus ardues, les plus débattues et les plus incompréhensibles de la géologie des environs de Paris.

Cette origine compliquée et très particulière de ce banc de grès, et la manière spéciale dont il se détruit expliqueraient au moins pourquoi la nature des rochers de Fontainebleau est, pour ainsi dire, unique au monde.Traçons d’abord, à grand traits, l’histoire géologique de la forêt, en ne parlant que des faits sur lesquels, depuis longtemps, tous les géologues sont d’accord.

Au dessous de tous les terrains de la région se trouve la craie, dépôt d’une énorme épaisseur et au dessus de la craie reposent tous les autres sédiments des environs de Paris formant comme des cuvettes superposées.

Paris étant situé à peu près au sommet de l’axe commun passant par les centres de ces cuvettes de terrains empilées les unes sur les autres.

La craie, que l’on voit affleurer à la surface du sol à Nemours, à Montereau et, plus près, vers Villeron ou à Villecerf, constitue par la nature des animaux fossiles qu’on y trouve, un sédiment marin très épais de vase calcaire déposé dans une mer profonde, tandis que les dépôts d’argiles ou de marnes sableuses, qui lui sont superposés dans la région, sont de nature tout autre et ne contiennent au contraire que des débris d’animaux et de végétaux terrestres (mammifères, oiseaux, troncs d’arbres, empreintes de feuilles), sans présenter aucune transition avec la craie. Viennent au-dessus les formations de calcaires et de meulières, dites de Brie, qui ne contiennent que des fossiles d’eau douce. Ce sont ces terrains que l’on voit dans les parties basses de la forêt de Fontainebleau.

Immédiatement au dessus de ces terrains, mais parfois avec des transitions, se trouvent des formations sableuses littorales, car, dans les quelques rares endroits où l’on y trouve des fossiles, ce sont des coquilles de mollusques analogues à ceux qui vivent au bord de la mer sur les plages de sable ; on y rencontre aussi parfois des coquillages de mollusques vivant dans les eaux saumâtres, c’est-à-dire dans un mélange d’eau douce et d’ eau de mer comme il s’en trouve dans les estuaires ou dans les lagunes.

Forêt de Fontainebleau Gaston Bonnier RSCC ESCALADE MONTAGNE RANDONNEE

C’est ce qui fit penser à Cuvier que ces sables de Fontainebleau avaient été formés surtout sur les rivages marins, au bord de ce que, par un singulier anachronisme, les géologues nomment le golfe parisien (alors que l’emplacement de Paris était encore profondément sous la mer); mais Cuvier pensait aussi qu’une partie de ces sables s’était déposée dans des lagunes, avec communications plus ou moins interrompues entre la mer et les lacs d’eau douce intérieurs.

Au-dessus des sables vient une dernière formation, c’est celle qui constitue les « monts » de la forêt. Ce sont les calcaires lacustres et les meulières dites de Beauce avec fossiles d’eau douce, terrain tout à fait analogue à celui du calcaire de Brie.
La période où se sont déposés les sables de Fontainebleau se trouve donc comprise entre ces deux formations de grands lacs, celle de Brie en dessous et celle de Beauce en dessus. Mais, pourrait-on dire, à quoi reconnaît-on que ces meulières sont des dépôts lacustres? Il n’y a qu’à examiner les gros fragments de ces pierres, et il n’est même pas besoin de loupe pour cela. Tout à côté de chez moi, ici, à l’orée de la forêt, un brave homme d’une grosse paire de lunettes à toile métallique pour se protéger contre les éclats, est en train, tous les jours, de frapper avec une masse sur de gros morceaux de meulière pour faire des cailloux, et on le paie au mètre cube pour ce travail.

Je viens de lui demander s’il n’avait rien remarqué de particulier dans ces pierres qu’il casse toute la journée. « Si, monsieur, me répondit-il, on y voit surtout deux sortes de colimaçons et des petits tortillons tout petits, et, dans chacune des deux sortes de colimaçons, il y en a qui ne sont pas pareils. Chez moi, au pays, il y en a des vivantes dans les mares. »

Les Grands Lacs

Ce casseur de pierres est un observateur, et on pourrait l’appeler le paléontologiste sans le savoir. C’est qu’en effet il distingue très bien, sous le nom de colimaçons, des coquilles fossiles de diverses espèces de lymnées et de planorbes, deux genres de mollusques que l’on trouve uniquement dans les eaux douces et qui sont représentées actuellement par des espèces vivantes. Quant aux « petits tortillons tout petits », c’est ce que les géologues appellent des graines de charaignes, formées en réalité par la silicification de l’œuf des végétaux d’eau douce appelés Chara, entouré d’une enveloppe spiralée résistante.
Les Chara ou charaignes sont des végétaux très particuliers, plus ou moins voisins des algues et communs dans les fossés, les marais ou les lacs.

Ceux qui ont examiné les dépôts qui se forment aujourd’hui dans les grands lacs entourant les geysers d’Islande ou de Californie sont surpris de l’analogie frappante qui existe entre ces dépôts actuels et les sédiments anciens des calcaires de Brie, ou de Beauce.
Tels sont les documents, les faits incontestables, et si l’on y ajoute les résultats acquis par la Paléontologie, il est facile de se figurer la suite des révolutions ou plutôt des évolutions lentes qui se sont produites dans la région, depuis cette époque déjà si ancienne de l’histoire du globe qu’on nomme l’époque crétacée.

Par suite des incessants changements de niveau qui produisent les variations de limites entre les continents et les mers, les dépôts marins, de l’époque crétacée ont émergé ou, si l’on veut, la mer s’est retirée, laissant la craie à découvert, et sur ce nouveau continent où se dessinèrent de blanches vallées comme celles qu’on voit aujourd’hui en Champagne, croissaient un grand nombre de végétaux d’allure encore subtropicale et même quelques fougères arborescentes, tandis que ces contrées étaient habitées par divers mammifères plus ou moins voisins des tapirs, des rhinocéros ou des hippopotames actuels, par des oiseaux ressemblants plus ou moins aux autruches, aux flamants, etc. Plus tard, sur le continent dont le littoral entourait le bassin parisien, l’on voit se développer des forêts où se mêlent des essences analogues à celles qui croissent encore aujourd’hui naturellement dans les environs de Paris, hêtres, chênes, bouleaux, érables, frênes, ormes, aunes, etc.

La période des grands lacs par deux fois répétée, les lagunes, les sédiments de meulières, de sables, de calcaires lacustres émergés successivement, le grand golfe parisien de plus en plus rétréci, puis comblé, nous arrivons ainsi à l’époque de l’homme préhistorique, dont on a retrouvé en plusieurs régions autour de la forêt les débris, les instruments en silex taillé (il existe de belles collections de ces instruments au château de Nemours). Certaines espèces d’ours, d’hyènes, d’autres carnivores divers, de chevaux, voisins des .animaux actuels, habitaient alors ces contrées sauvages. Mais ces dépôts devenus continentaux résistèrent inégalement aux actions météorologiques, aux pluies alors si abondantes. Le calcaire de Beauce superposé, à tous les autres dans toute la région, est en partie dissous et détruit par les eaux, , et le sable, qui n’est plus protégé par ce terrain qui le recouvrait, est mis à nu et se trouve entraîné peu à peu.
Là où le banc de grès, qui est situé presque en haut des sables, n’est plus recouvert par le calcaire de Beauce, là où le sable s’est écoulé latéralement, la masse de roche, à peu près horizontale, devient comme suspendue par ses bords. Alors elle se brise et se fragmente ; les blocs de grès détachés reposent sur le sable et, à chaque pluie, descendent très lentement avec ce sable, sur place et sans être entraînés plus loin ; au fur et à mesure que de nouvelles pluies entraînent le sable, les eaux pluviales arrondissent les blocs de rochers en adoucissant leurs angles

Des Grès en haut !

Ainsi s’est peu à peu formé le relief de la forêt avec ses vallées sableuses, ses chaos de rochers sur le flanc des coteaux et ses monts encore recouverts par le calcaire de Beauce, qui protège, en ces endroits de la forêt, les grès et les sables sous-jacents.
Il n’y a que deux points que j’aie passés sous silence dans ce bref exposé : la question relative à la formation du grès vers le haut des sables, et aussi l’explication de l’orientation Est-Ouest de toutes ces bandes rocheuses alternant avec des bandes purement sableuses, en lignes parallèles.

C’est là que les géologues ne sont plus d’accord : l’un dit blanc, l’autre dit noir ; on se perd dans leurs hypothèses variées et contradictoires. La science le dit sans expliquer comment, ainsi répond Arlequin, déguisé en savant, à Pierrot qui se permet de lui faire quelques objections, dans une amusante fantaisie de Jean Aicard. Cependant, au travers de toutes ces théories diverses ou opposées, on peut chercher ce qui paraîtrait peut-être le plus vraisemblable.

Voici d’abord quelques faits relatifs à ces deux questions : la constitution des grès, l’orientation parallèle des lignes de rochers. On sait qu’un grès est une roche formée par des grains de sable qui sont réunis entre eux par une sorte de ciment naturel, lequel peut être de nature siliceuse comme les grains de sable eux-mêmes, ou calcaire ou ferrugineux.
Or, quoiqu’on en ait dit, tous les grès de Fontainebleau sont à ciment, siliceux ; ce n’est que très exceptionnellement et seulement dans leur partie tout à fait superficielle que certains grès siliceux se sont trouvés ultérieurement plus ou moins imprégnés de calcaire.

Et souvent alors, à la surface du rocher, les sables agglutinés prennent la forme de petites boules ou de rhomboèdres, tels ceux qui avoisinent la Caverne d’Augas ou ceux plus connus de la Grotte aux Cristaux, au Rocher Saint-germain. Donc le banc de grès est siliceux.
Mr Termier, en examinant ce grès au microscope, a nettement vu que chaque grain de sable est entouré de couches siliceuses concentriques, toutes ces couches se réunissant entre elles au milieu, des intervalles entre les grains de sable. Si les eaux chargées de silice qui ont déposé lentement ce ciment avaient été de composition toujours la même, il se serait formé une masse de quartz homogène entre les grains. Mais ces couches successives sont d’aspect un peu différent les unes des autres, assez analogues à celles qui forment les agates, ce qui indique que le régime des eaux a été varié pendant ce dépôt de ciment réunissant entre eux les grains de sable et que, le grès est dû à une sorte de nourrissement de la masse sableuse, analogue au nourrissement des cristaux dans une dissolution qui a la même composition que ces cristaux.

Autres observations

J’ai parfaitement constaté sur de nombreuses roches de la forêt que la masse de grès qui constitue le banc de Grès unique et horizontal est comme formée de grosses boules où d’ellipsoïdes à couches concentriques et accolées les unes aux autres. Cette disposition générale se révèle très nettement, par exemple, chez les roches que Denecourt a nommées le Bilboquet du Diable, Riquet à la houppe, le Champignon d’Apremont, la Poire des Druides etc., et lorsque le banc de grès, encore en place, a été dégagé, on voit que sa limite supérieure ainsi que sa limite inférieure sont déterminées par des surfaces arrondies, comme celles de sphères ou de masses ovoïdes fondues entre elles. Mr Léon Bertrand m’a fait remarquer avec insistance quelle est l’importance de cette structure spéciale, analogue à celle des bancs de silex ou pierre à fusil que l’on trouve disposés horizontalement dans la craie.

Autre observation utile : les lignes de rochers, et par conséquent les collines contenant chacune, au même niveau, un banc de grès unique, ces collines qui alternent avec les bandes purement sableuses, sont non seulement parallèles entre elles, mais parallèles à la direction des bords des cuvettes successives qui constituent le Bassin parisien ; elles se sont donc formées parallèlement au rivage marin de cette époque géologique. Ce rivage se trouvait à peu près vers la direction Est-Ouest dans la région de Fontainebleau.

Enfin, dernière observation : on sait que sous l’effet de la contraction due au refroidissement graduel de toute la planète, la surface de la Terre se plisse comme une vieille pomme de reinette mais ces plissements sont très différents suivant les régions et les roches, s’ils sont très forts, ils contribuent à l’origine des chaînes de montagnes ; s’ils sont très faibles, ce ne sont que de légères ondulations comme celles de la peau d’un cheval qui frissonne pour chasser les mouches. Or, on a constaté que des ondulations de ce genre ont eu lieu dans les sédiments du Bassin Parisien, et Munier-Chalmas a fait voir qu’elles ont précisément produit des plissements, faibles, mais réguliers, parallèles au littoral, dans les couches de sable de Fontainebleau.

Des Hypothèses

Et maintenant que nous sommes armés de tous ces faits, en avant les hypothèses! La formation du banc de grès des coteaux rocheux serait un phénomène très postérieur au dépôt des sables. Essayons d’en esquisser l’origine.

Imaginons le dépôt des plages sableuses sur les bords de plus en plus rétrécis du golfe parisien. Un plissement ultérieur se produisant. Il se forme un relief constitué par des rides sableuses et c’est sur ces sables déjà ridés que se déposent ensuite les calcaires et les meulières du grand lac de Beauce.

C’est alors, dans chacune des parties saillantes des rides (qui correspondent aux bandes rocheuses actuelles), que se serait formé un banc de grès dont la situation aurait peut- être été provoquée par des fragments de fossiles silicifiés sur un niveau horizontal (comme cela s’est produit pour les bancs de silex de la craie). Sauf absolument près de la surface du sol, le sable est toujours rempli d’eau ; or, au voisinage de ce niveau horizontal l’eau des sables chargée de silice aurait produit des dépôts successifs entre les grains de sable, et ces dépôts auraient formé le ciment siliceux du grès.

De plus, tout l’ensemble pendant sa formation se serait concrétionné en ces suites de sphères à couches concentriques dont la cohérence forme le banc de grès. Quant aux bandes de sables sans grès, alternant avec ces parties surélevées, autrement dit les sillons des rides sableuses dont l’ensemble formait la partie basse du littoral des lagunes, ces fonds de rides ont reçu assez, rapidement les sédiments du calcaire de Beauce ( lignes horizontales dans la figure 2), de telle sorte qu’ainsi recouvertes, les parties basses des plissements n’auraient pu voir s’y former de grès.

Et voilà pourquoi votre fille est muette ! Et voilà comment s’expliquerait la formation des grès de Fontainebleau, et, par suite, tout le relief de la région.

Conclusion

Revenons à notre visiteur de la forêt de Fontainebleau, en vacances à Brolles. Son ami lui a fait faire dans la forêt les promenades les plus variées, aussi bien sur les nombreuses routes que par les sentiers Denecourt, il l’a mis au courant, plus longuement que je n’ai pu le faire ici, de l’histoire de la forêt et de la région, depuis les fastes royaux et impériaux de Fontainebleau jusqu’aux détails des aménagements forestiers.

Et, en fin de compte, comme il demande au visiteur ses impressions, celui-ci répond : » Mon cher, je vous remercie beaucoup de m’avoir conduit dans ces promenades et de m’avoir raconté toutes ces choses intéressantes. Mais vous l’avez dit, je suis un « amant de la Nature » et, maintenant que je connais cette belle forêt, je vous demanderai, la permission d’aller m’y promener seul.

Et je sais où j’irai. « Autant que cela sera possible, je fuirai toutes ces routes s’entrecroisant et tous ces écriteaux, je fuirai tous ces ingénieux sentiers de votre brave Denecourt avec leurs lettres et leurs marques bleues, je n’irai, plus voir le château qui dessine en curieux et beaux bâtiments disparates l’histoire de France depuis Saint Louis.

Je saurai trouver encore des régions de la forêt aussi éloignées des chemins de fer que des routes à automobiles, l’abri de tous ces peuplements artificiels de pins sylvestres et autres essences.

« Et là, dans quelque coin ignoré d’une futaie, sur un plateau rocheux et désolé comme le premier que j’avais entrevu non loin d’ici, entouré par la végétation vraiment sauvage et vraiment indigène, distrait seulement par la marche d’un grand lézard vert aux reflets bleus ou par le bruissement d’une longue mante religieuse guettant une sauterelle, je me figurerai que je suis encore au temps d’autrefois, avant même les chasses à courre de nos premiers rois, dans l’antique pays de Bière, au milieu de cette vieille forêt des Gaules aux grands horizons désertiques… »


Gaston Bonnier

extrait de « Forêt de Fontainebleau » de Gaston Bonnier.

Pour en savoir plus…

Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.