Evolution mur escalade de Champigny de Maurice Baquet à Paul Emile Victor
La mise en service de la Structure Artificielle d’Escalade (SAE) du gymnase Paul Emile Victor n’est pas un cadeau tombé du ciel…
La parfaite compréhension entre la municipalité, le club et la section est le résultat de plus de 10 ans de réflexions, de décisions et d’actions en tout genre.
Dans cette histoire, la FSGT a joué un rôle important, bien qu’indirect. En recherchant, en innovant depuis plus de 30 ans, elle a grandement contribué au développement des SAE en France.
Chronologie des faits : 1985
Scission à la Fédération Française de la Montagne. Divergences principales : les SAE et la compétition. Les organisations autres que le CAF, dont la FSGT, fondent la Fédération Française de l’Escalade qui organise immédiatement les premières compétitions sur sites extérieurs et sur SAE. Le bureau de la section décide de demander la construction d’une SAE à Champigny. Un projet est élaboré par des grimpeurs du personnel communal, le directeur du service des sports, Yves Delugin, également adhérent à la section et le président d’alors.
Prévu au gymnase Guimier, il ne sera pas retenu par la municipalité pour des raisons financières.
La section maintient sa demande.
1986
Réunion commune entre le bureau de la section et le bureau du club. Décision de relancer la demande sur le thème : » Donnez-nous un support et nous construisons nous-mêmes notre SAE » Le gymnase Maurice Baquet est mis à notre disposition.
Une période épique commence. Des centaines d’heures de travail bénévoles, plus de 1.000 trous percés avec les outils personnels des adhérents présents.
Vient ensuite l’installation des chevilles et l’ouverture des voies. La municipalité fait exécuter par une entreprise le scellement des points d’assurage et prend à sa charge les fournitures et la peinture. Le coût total sera inférieur à 40.000 frs.
Les artisans principaux de cette aventure s’appelaient : Alain Finet, Philippe Coste, André Gribkoff, Philippe Artis, Max Martin, Daniel Sauvage, Claude Tixier, Jean-Marc Caglini.
D’autres adhérents ont apporté leur contribution ; impossible de les citer tous.
1987
Mise en service du mur de Maurice Baquet.
La FFM et la FFE fusionnent, création de la FFME.
1988
- Première compétition à Baquet, succès total. (voie de finale en niveau ED : 7A)
- 100 compétiteurs et 150 spectateurs !
1989
La section souhaite améliorer la SAE Baquet par des modules donnant du relief. Projet stoppé par le veto, justifié, des services techniques.
Le support de parpaings creux ne le permet pas.
1990
Deuxième compétition. Elle sera la dernière. La « platitude », le manque de relief du mur en sont la cause. De plus, sa hauteur insuffisante rend l’homologation impossible.
1991
La section poursuit sa réflexion et ses recherches pour avoir une « vraie » SAE. C’est à ce moment que le département décide de construire au parc du Plateau une sculpture d’escalade.
La commission composée de Patricia Rivière à l’origine du projet, de Yves Delugin et de René Finet travaillera plusieurs mois avec une représentante du département – ingénieure agronome – sympathique, mais ignorant tout de l’escalade. Une bonne volonté commune permettra d’améliorer le premier projet.
Juin 1992
Inauguration de la sculpture d’escalade du Parc du Plateau.
Août 1992
Par crainte des accidents les prises sont retirées et le mur neutralisé.
18 avril 1993
5h du mat… une mystérieuse explosion volatilise « La Chose ».
Les grimpeurs Campinois se sentent orphelins.
1992 / 1993
Suite aux prévisions de construction du lycée Marx Dormoy, la municipalité décide la construction de ce qui sera le gymnase Paul Emile Victor (PEV).
Les réunions de concertation entre la municipalité et les associations sportives commencent. Roland Bouchier, Pierre Cazabat et René Finet y participent. Nos demandes seront prises en considération :
1993 / 1994
- La construction devra comporter au moins un mur de support, aux normes, pour y construire une SAE.
- Cette SAE devra être intégré au projet global du gymnase. Cet accord signe la naissance de la SAE Paul Emile Victor.
Sur sa demande, Luc Vandeputte est chargé par le bureau de la section du suivi. C’est le constructeur spécialisé « Entreprises » qui établit un premier projet avec devis.
Après quelques modifications, c’est « Gymnova-ere » qui en assurera l’exécution.
Octobre 1994
Luc V. est élu au poste de président de la section vaquant depuis plusieurs années.
Juin 1995
- Inauguration du gymnase {{PEV}} et de son mur d’escalade.
- Coût du seul mur : environ 400.000 francs (non compris les intérêts d’emprunt)
- La section termine la saison avec 70 adhérents.
Novembre 1995
- La section compte 110 adhérents.
Quelques conclusions
- Il est important de savoir détecter à temps les besoins nouveaux et de préparer les projets correspondants sans attendre.
- Avoir la rigueur et la ténacité, ne jamais abandonner quand on est sûr d’avoir raison.
Etre patient. Les choses importantes sont souvent longues à venir. - Savoir que les projets même à long terme dynamisent une activité.
Merci pour cet historique. Je n’avais jamais vu de photos du 1er mur, ni entendu parler de cette structure extérieure….
Il paraîtrait qu’un nouveau mur verra bientôt le jour…..;)
Merci David.
René FINET m’avait confié ces (ses) documents d’archives pour en faire bon usage.
Je compte profiter de ce nouveau site à la lecture agréable pour (re)partager avec le plus grand nombre des éléments anciens et honorer une promesse…
Au sujet de la réfection du mur actuel des infos vont venir.
Merci beaucoup pour cette rétrospective ! je vois maintenant ce qu’était le mur à Baquet !
Avant ce premier mur, nous ne pouvions grimper qu’une fois par semaine, le dimanche à Fontainebleau et quand il ne pleuvait pas. Ce premier mur c’était le bonheur de se retrouver le soir en semaine, pour enfin pouvoir satisfaire un peu plus notre envie de grimper et aussi discuter… de grimpe, de la prochaine sortie en falaise. Si, dans un coin de nos têtes, nous avions quelques réticences à l’idée d’une structure artificielle qui n’avait ni l’odeur, ni la beauté, ni le grain, ni la complexité de la roche, tout ça s’est immédiatement envolé, d’autant que l’on pouvait sentir dans notre corps combien cela nous faisait indéniablement progresser, parfois même techniquement.
Évidemment, les voies que l’on créaient reproduisaient ce que nous connaissions, c’est à dire une grimpe « bleausarde ». Aujourd’hui, je vois sur Youtube des murs où il s’agit de sauter pour se jeter sur les prises : les trois vieilles règles de l’escalade à l’ancienne (règle 1 : je ne tombe pas. règle 2 : je ne tombe pas. Règle trois : je ne tombe pas) n’ont plus court. Mais je vois aussi que les champions et championnes des murs sont aussi des exceptionnels grimpeurs en milieu naturel… et viennent toujours visiter notre bon vieux terrain de jeu « Parisien », la forêt de Fontainebleau.
Les murs ont donc ajouté une nouvelle dimension à l’escalade, mais ne l’ont pas dénaturée et n’ont pas éloigné les participants de la pratique du rocher. Pour ma part je n’avais pas conscience de participer à un moment charnière dans notre pratique, mais j’ai été vraiment heureux pendant plusieurs années d’être là avec toute la section escalade du RSCC de l’époque.