Progresser en escalade

Passer du stade de débutant à grimpeur confirmé. Tout le monde est passé par ce stade obligatoire et tout le monde désire élargir son champ d’action pour ne pas se cantonner aux quelques voies les plus accessibles… Alors progresser en escalade avec quelques conseils.


Nous allons vous donner quelques « trucs et astuces » pour progresser en escalade.

Il faut d’abord arriver à déterminer quels sont les facteurs et caractéristiques qui différencient le grimpeur débutant de celui qui a une petite expérience.

  • Techniques de pieds
    C’est à ce stade que le gouffre est le plus important entre débutant et confirmé ! Réussir à transférer tout le poids de son corps sur une « petite » prise pour espérer pousser dessus reste une des clés de la réussite en escalade.
    Pour acquérir cette adhérence tant convoité, il faut savoir que plus vous mettrez de poids au niveau du pied sur lequel vous devrez pousser, plus vous aurez de chance qu’il tienne en place sur la prise. Un débutant mettra bien son chausson sur la prise, mais ne transférera pas son poids dessus et , au moment de la poussée, il fera connaissance avec Monsieur Zip… Il faut donc venir « s’asseoir » sur ce pied, en y transférant le poids du corps, tout en gardant le talon bien bas, pour une adhérence optimale avant de pousser dessus. Entraînez vous à travailler cette sensation et petit à petit travaillez sur des prises de pieds de plus en plus excentrées de l’axe de votre grimpe, en effectuant un mouvement de votre corps avec la ferme intention d’amener votre bassin au-dessus de la prise de pied .
  • Techniques de mains
    Quelle que soit l’inclinaison, le débutant sera collé contre le support proposé en essayant de tracter sur toutes les prises qu’il pourra atteindre au plus proche et rapidement il « éclatera » ses 2 biceps. Le confirmé sera le plus souvent en extension totale de la main à l’épaule. C’est beaucoup moins fatigant, on y gagne en efficacité et on économise ses forces, en plus ce détachement par rapport au support permet d’analyser au plus juste les mouvements à venir aussi bien vers le haut pour voir ce qui nous attend que vers le bas pour savoir où poser les pieds. Pour vérifier que vous êtes bien en extension du bras, il suffit d’observer le moment où votre main sera au plus loin de votre épaule: entraînez vous à prendre une prise le plus haut possible, verrouillez les doigts et la main dessus, suspendez vous sur votre épaule, ça tient, vous avez tout le temps de déplacer l’autre main ou vos pieds.
  • Au niveau des doigts et des avant-bras
    Lorsque l’on fait fonctionner des muscles il y a production de ce fameux acide lactique qui vient engorger les cellules et c’est là qu’apparaît douleur, crampes et courbatures. Les muscles des avant-bras commandent les doigts et nous sentons rapidement ces muscles ne plus vouloir répondre aux ordres impérieux que nous leur intimons d’agripper la prise suivante… Première constatation, c’est quand même à force de grimper, et donc de s’entraîner, que l’on repousse ses limites d’engorgement. Deuxième constatation, les étirements sont une des clés d’une rapide récupération: n’hésitez pas au pied des voies à étirer vos doigts et avant-bras en prenant appui sur la structure par exemple. Troisième constatation, le débutant a la fâcheuse tendance de serrer toutes les prises, même les bacs, comme s’il grimpait en solo , gardez donc à l’esprit que certaines prises peuvent être tenues en « doigt mort » c’est à dire sans être crispé ou verrouillé dessus.
  • Au niveau du corps et sa perception dans l’espace
    Se mouvoir en terrain vertical n’est pas chose si aisée, il faut compter sur un petit temps d’adaptation pour réussir à se déplacer sans appréhension. L’hésitation reste de mise au début, tout simplement parce que l’équilibre naturel est modifié par la verticalité. Il faut donc que le corps et l’esprit (voir chapitre suivant) intègrent de nouveaux repères avant d’être aussi à l’aise que sur terre. Ne pas hésiter à grimper en moulinette au début, par exemple, pour bien travailler ses appuis, ses déplacements, ses sensations, mais savoir aussi se libérer rapidement de ce mode de grimpe pour aborder la grimpe en tête !
  • Au niveau psychologique
    Une fois la barrière psychologique franchie: de dépasser les 2,50 m de verticalité, de s’asseoir dans le baudrier pour redescendre, de la confiance dans le matériel, les manips de cordes et votre binôme, il faut franchir celle du vol. Plusieurs solutions s’offrent à vous: premièrement, attendre le jour où ça vous arrive sans le vouloir! Deuxièmement, provoquer la chute, ce qui permet de franchir le cap plus rapidement, au début entraînez vous dans des voies déversantes, pour vous apprendre à bien tomber et prendre confiance, car tout cela n’a qu’un seul but: vous permettre d’oser engager un mouvement avec un risque de chute… c’est la meilleure façon de progresser !

En résumé, pour progresser:

  • Tout doit commencer par vos pieds. Rien ne sert d’engager un mouvement de main si vous n’êtes pas calé sur vos pieds.
  • Essayez de vous relâcher sur les prises qui le permettent en dosant au plus juste la pression à exercer dessus.
  • Gardez à l’esprit que le milieu vertical demande un temps d’adaptation à votre corps et votre mental avant qu’ils puissent évoluer sans aucune retenue.
  • Et surtout, grimpez, grimpez, grimpez !

Je@n-M@rc, sur une libre inspiration d’un article du magazine Grimper.

Merci pour leur participation à Christelle, Laetitia, Marylou, Philippe, Véro

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