Entrainement générique escalade

Article rédigé d’après un écrit de Jean-Claude DUVAL. Il s’agit du second compte rendu de Jean-Claude sur le sujet à partir de prises de notes rapides. En quoi consiste donc l’entrainement générique en escalade.

Entrainement générique en escalade

Invitation de Bertrand Donzé (Entraîneur de l’équipe universitaire haut-niveau)
Durée : 5 minutes (intervention orale)
Grenoble : gymnase de la piscine
Jeudi 9 décembre 1999.

Concernant la filière anaérobie lactique (la rési. en escalade) il faut savoir que :

Pour s’entraîner de manière plus efficace, il faut réduire considérablement les efforts lactiques.

  • Acide lactique = poison.

Les efforts lactiques ont pour conséquence d’accumuler des toxines (acide lactique) dans les muscles.

Ils abaissent la motivation, poussent les sportifs à des excès de violence, augmentent l’agressivité et les humeurs : ça bousille !

Le problème pour l’entraîneur c’est qu’en compétition on ne fait que ce type d’effort. Il y a de plus en plus de sections en résistance.
L’entraînement à cet effort se fait alors en cycle de 3 semaines dans l’année, autour de mars, avant les grandes compétitions.

Les grimpeurs doivent réaliser des circuits en résistance qui sont plus durs au niveau de la dette en oxygène…
Il s’agit de les habituer mentalement à ce type d’effort plus que de travailler la filière. Ils doivent sentir ce type de douleur et avoir déjà enchaînés plusieurs séquences de mouvements durs.

Pour le reste de l’année l’entraînement s’organise en séances :

  • de volume complet -> plus de 40 mouvements entraînement à espace vertical 2 (Grenoble)
  • de force pure ->30 secondes en intensité totale tout l’hiver deux séances par semaine

une séance le mardi (très, très dure), exclusivement en force pure,
une autre séance le jeudi, encore en force pure mais plus en conti. de force (volume force).

Entrainement générique escalade RSCC ESCALADE MONTAGNE RANDONNEE

Exemple d’une séance le jeudi :

Faire des blocs en essayant de toujours faire travailler à la fois la qualité du déplacement (en terme technique) mais surtout l’imagination et l’implication cognitive.

Ne jamais travailler un groupe musculaire ou le développement d’une puissance quelconque sans travailler en même temps le raisonnement qui va avec pour piloter le corps.
Ils sont ainsi continuellement en création, en imagination et les idées les plus tordues possibles, les problèmes posés par les ouvreurs/grimpeurs participent à l’enrichissement de leur répertoire gestuel.
L’idée est qu’ils soient ouvreurs sans le savoir. Et là, où ils travaillent la force, il y a un mouvement un peu original.

  • Maintenant, j’espère passé le cap des 15 blocs de très haute intensité avec des temps de récupération assez courts (2,5 heures -> 15 blocs).

En général, réaliser 10 blocs, c’est déjà énorme (150 mouvements) !! ».

  • On ne sait jamais à quelle intensité sont les mouvements dans les blocs. Tu ne fais pas les blocs, tu n’as pas le même niveau. Surtout, entre eux, ils n’ont pas le même style de grimpe. Ceux qui sont dans des cadences de types séquentiels vont moins morfler que ceux qui sont en situation de blocage partout. Il va donc y avoir une dépense énergétique différente à niveau égal sur les mêmes mouvements (car les styles de grimpe sont différents… »).
  • Après, je regarde, sur le pan Gullich pour les mouvements dynamiques ou sur les poutres pour les mouvements de blocages, ceux qui ont le plus morflé. L’objectif sur 3 semaines (se donner environ 4 séances) est de calculer les temps de récupération ».
  • Calculer des charges et des intensités c’est toujours facile mais les temps de récupération c’est tellement personnel, singulier et variable d’un individu à l’autre qu’il faut absolument les prendre en compte quand on veut faire quelque chose… ».

Compte-rendu par Jean-Claude Duval.

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